
Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre de la fumée s'élèvant sur le site de bombardements israéliens sur le territoire palestinien dévasté et assiégé, le 16 septembre 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
L'armée israélienne a annoncé le lancement mardi avant l'aube d'une offensive terrestre majeure à Gaza-ville, après le soutien "indéfectible" affiché par l'allié américain pour éliminer le Hamas.
A Genève, une commission d'enquête mandatée par l'ONU a accusé pour la première fois Israël de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables. Israël a rejeté un "rapport mensonger".
L'offensive à Gaza-ville a été condamnée par l'ONU, l'Union européenne et Londres, alors que la Défense civile a fait état de 37 morts mardi à travers le territoire palestinien.
L'assaut a été annoncé juste après le départ d'Israël du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio, qui a qualifié de "groupe de sauvages" le Hamas, le mouvement islamiste dont l'attaque contre Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre.
Les troupes israéliennes, selon un responsable militaire, avancent "vers le centre" de Gaza-ville, la plus grande agglomération du territoire qu'Israël considère comme le principal bastion du Hamas.
"La phase principale de l'offensive a commencé pendant la nuit", a-t-il dit en estimant à "2.000 à 3.000" le nombre de combattants du Hamas opérant dans la ville. Selon lui, environ 40% des habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l'ONU, ont fui.

Un convoi de chars israéliens est déployé à la frontière entre Israël et la bande de Gaza, le 16 septembre 2025 ( AFP / Menahem KAHANA )
Des témoins ont fait état de bombardements intenses sur Gaza-ville, déjà en grande partie détruite par l'offensive israélienne lancée il y a près de deux ans dans la bande de Gaza.
- "On peut entendre leurs cris" -

De la fumée s'élève après la destruction d'une tour par des frappes israéliennes dans la ville de Gaza, le 15 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
"On peut entendre leurs cris", a raconté un habitant, Ahmed Ghazal, en allusion "aux nombreuses personnes bloquées sous les décombres à Gaza-ville", située dans le nord du territoire.
"Nous avons retiré des enfants déchiquetés", a dit un autre témoin, Abou Abd Zaqout, alors que des habitants fouillaient sous des blocs de béton.
L'armée israélienne "frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes (...) pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas. Gaza brûle!", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz.
Le Hamas a qualifié cette offensive de "nettoyage ethnique systématique visant notre peuple à Gaza".

Une photo prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre des véhicules blindés militaires israéliens stationnés face aux bâtiments détruits dans le territoire palestinien, le 16 septembre 2025 ( AFP / Menahem Kahana )
Le président américain Donald Trump a prévenu que le mouvement islamiste aurait de "gros problèmes" s'il utilisait des boucliers humains face à l'avancée des troupes israéliennes.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.
"Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous avons une petite fenêtre pour qu'un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu" avec le Hamas, a dit M. Rubio avant son départ d'Israël mardi, en évoquant "probablement quelques jours, peut-être quelques semaines".
Lundi à Jérusalem, il avait promis le "soutien indéfectible" de Washington à Israël pour éliminer le Hamas.
Ce déplacement dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas.
Avant son départ de Doha pour Londres, M. Rubio a réaffirmé à l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien des Etats-Unis au Qatar, un autre allié de Washington.
- "Les otages en danger" -

Des Palestiniens fouillent les décombres après une frappe israélienne à Gaza-ville, le 15 septembre 2025 ( AFP / Omar AL-QATTAA )
Le Forum des familles des otages a déclaré mardi que celles-ci étaient "terrifiées" pour leurs proches après l'intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu "fait tout pour qu'il n'y ait pas d'accord et pour ne pas les ramener", a-t-il dit.
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, a exigé la fin du "carnage", pointant lui aussi des "preuves grandissantes" d'un "génocide".

Des déplacés palestiniens se dirigent vers le sud après un ordre d'évacuation israélien, à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza le 14 septembre 2025 ( AFP / Eyad BABA )
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 sont décédées selon l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.964 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas.
L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément. L'Unicef a prévenu mardi que plus de 10.000 enfants avaient besoin d'un traitement contre la malnutrition aiguë dans la ville de Gaza.
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